Dans son blog, le « Saker » (1) parle d’empire Anglo-sioniste pour désigner la culture à la fois sioniste et anglo-saxonne de la grande majorité des dirigeants occidentaux actuels. Il établit un intéressant parallèle entre l’Union soviétique au moment de son effondrement et cet empire Anglo-sioniste d’aujourd’hui. Il se demande si ce dernier ne va pas s’effondrer lui aussi sous l’effet de la la crise Ukrainienne.
Pour répondre à cette question, il s’interroge sur la cause profonde de l’effondrement soviétique. Après en avoir donné un bon nombre de raisons très valables, il sélectionne comme cause fondamentale le désaccord entre les faits observés et le discours des dirigeants c’est-à-dire leur hypocrisie. Michael Gorbachev parlait en effet du manque de transparence ou « glasnost » des dirigeants soviétiques. On retrouve, pour le moins, un manque de transparence similaire dans le discours des dirigeants occidentaux actuels.
Nous avons vu que l’effondrement des sociétés s’explique par les lois de la thermodynamique et celles de la biologie qui en découlent. De même qu’une espèce animale ou végétale s’éteint lorsque ses gènes ne sont plus adaptés à l’environnement, de même une société s’effondre lorsque sa culture n’est plus adaptée. Par culture il faut entendre ses croyances, principalement celles de ses dirigeants.
Dans mon billet 57, je donne l’explication thermodynamique de l’effondrement soviétique. Elle est de nature économique. La bureaucratie communiste n’a pas pu s’adapter à l’évolution de plus en plus rapide des technologies et à la dissipation croissante de l’énergie qui en a résulté en occident.
Les sociétés humaines s’adaptent à une évolution de plus en plus rapide en favorisant la compétition plutôt que la coopération. La sélection naturelle favorise alors les éléments les plus adaptables, un processus appelé sélection r en biologie. C’est parce que la culture libérale favorise la compétition au lieu de la coopération que l’empire Anglo-sioniste ne s’est pas encore effondré. Elle n’a fait cependant que reculer la date de son effondrement pour en accroître l’ampleur, créant une crise écologique sans précédent à l’échelle planétaire.
Le processus de coopération a été étudié en théorie des jeux sous le nom de dilemme du prisonnier itéré (2). C’est un processus lent d’échanges d’information créant progressivement de la confiance entre les individus, avec apparition d’une culture commune, c’est-à-dire de croyances partagées. Par contraste, la compétition crée de la méfiance en limitant les échanges d’information. Elle exacerbe l’individualisme.
Comme l’observe très bien le « Saker », lorsqu’une société est au bord de l’effondrement, les croyances de ses individus deviennent disconnectées de la réalité. Les discours ne sont plus en rapport avec les faits. L’hypocrisie domine. L’empire Anglo-sioniste touche certainement à sa fin.
(1) http://vineyardsaker.blogspot.fr/2014/04/how-ukrainian-crisis-will-eventually.html
(2) Robert Axelrod, The evolution of cooperation, Basic Books (1984)
Une réflexion sur « 60 – L’occident au bord du gouffre? »
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